LES ESCOUMINS
par Diane Coallier et Bernard
Régimbeau
du club de plongée LES DIABLES DES MERS.
Revue LA PLONGÉE
Volume 10, Nos 7-8, Juillet / Août 1983
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"La mer du Sud" des québécois
infortunés. Hé oui! Mise à part la température de l'eau qui demeure basse
même au plus chaud de l'été, c'est un site des plus prometteurs dans le
Québec. Tout d'abord, cet endroit est facile d'accès par la route 138, à
quelques heures de "lèche-paysage" de la Ville de Québec. Ce
panorama est unique au monde: ce ruban sinueux étendu d'un village à un autre
"jusqu'au bout du monde" nous fait découvrir la simplicité presque
majestueuse de ce coin d'horizon.
Arrivés à destination, plusieurs choix de
logements s'offrent aux plongeurs: motels, chambres de touristes, camping avec
services ou camping sauvage. Notre club, depuis quelques années, prend des
arrangements spéciaux avec le propriétaire du "Motel 138" qui, je
crois, porte une affection toute particulière aux plongeurs et aux organismes
à but non lucratif. Il est très facile d'arrangement: une chambre ou deux pour
quelques dollars, un espace de stationnement seulement (avec eau, électricité:
formidable n'est-ce pas!) et à proximité, un restaurant très convenable, une
station-service, à deux ou trois kilomètres de la boutique de plongée où il
y a le compresseur, à environ quatre kilomètres de la rivière aux Escoumins,
et à six kilomètres du quai des Pilotes.
Non
loin de l'abri du compresseur, une petite route de terre nous mène jusqu'au
site des Basques: c'est en même temps un camping sauvage qui peut accommoder
une cinquantaine de sites de camping, et une base de plongée avec certaines
facilités telles accès direct à l'eau (passerelle de bois et escalier menant
aux différents bateaux), sites de plongée prédéterminés et accessibles par
bateaux seulement.
Ce qui est déplorable, par contre, dans cette
Baie de Basques, c'est que pour faire une plongée intéressante du bord, les
installations des Basques sont alors inutiles car la faune et la flore sont
rares de ce côté; il faut aller près du quai des Pilotes ou carrément de
l'autre côté de la baie; à la Cabane du Pêcheur. Tout d'abord, un peu
d'alpinisme nous permettra d'atteindre ces eaux tumultueuses mais cachant
combien de secrets. Un câble de moins de 10 mètres attaché solidement à une
tige permettra à tous les plongeurs de s'engouffrer dans l'eau et d'en
ressortir avec une "certaine" facilité.
Quelques secondes après ce contact avec cette
eau plutôt froide, s'habituant peu à peu à cet environnement en plongeurs
décidés, nous palmons jusqu'à la pointe de la baie. Un mur d'anémones de
teintes rose, mauve, orange, des crabes araignées, des rascasses, des coraux
roses, et en cherchant un peu, un jour, nous avons aperçu un congre qui
somnolait au gré des vagues.
Mais où sont toutes ces étoiles de mer qui
jonchaient les fonds il y a quelques années? Quelques rares étoiles
s'accrochent encore au fond espérant y passer quelques années dans le calme de
ces eaux. Certains plongeurs sans vergogne ont presque détruit cette
"famille" en l'arrachant à son milieu sans même connaître la bonne
façon de la conserver adéquatement. À quoi cela aura-t-il servi de dégarnir
un fond aussi riche pour rien? Parfois il vaut mieux garder ces beaux souvenirs
au fond de notre esprit que désagrégée et nauséabonds au fond de notre
coffre d'auto ou sur une étagère de notre vivoir.
J'espère que l'année prochaine nous pourrons y
retourner encore afin de prendre de belles photos et que vous aussi saurez
profiter de ce séjour agréable.